Qu’est-ce que l’anthropomorphisme ?

Quand les hommes attribuent des caractéristiques humaines aux animaux non-humains, comme des pensées, des émotions ou des comportements, on appelle cela de l’anthropomorphisme.
L’anthropomorphisme est un réflexe naturel chez l’humain et il est utile : il lui permet de mieux comprendre le monde qui l’entoure et de se rapprocher des animaux en général, et de nos animaux de compagnie dans le cas qui nous occupe ici. Cependant, pratiqué à mauvais escient, l’anthropomorphisme peut avoir l’effet inverse, et mettre en péril le bien-être de l’animal et détériorer la relation qui l’unie à son propriétaire.

L’anthropomorphisme, une pratique incontournable

• Un réflexe humain

L’anthropomorphisme est une réaction spontanée et inévitable chez l’être humain. C’est le propre de l’homme d’humaniser ce qui l’entoure : les animaux, mais aussi la nature, les objets ou les concepts.

• Les animaux nous ressemblent

Les animaux et les humains ont de nombreux traits en commun. Comme nous, les animaux respirent, se nourrissent, se déplacent. Ils ont des perceptions, éprouvent des émotions, font preuve d’intelligence. Ils ont des volontés et des désirs, des traits de caractère et des personnalités.

• S’en rapprocher

Identifier les similitudes qu’il partage avec les animaux permet à l’humain de se mettre à leur place. Cela l’aide à les comprendre, à anticiper leurs réactions, à communiquer avec eux et à créer des liens.

Dans ce cas, pourquoi l’anthropomorphisme est-il si souvent perçu de manière négative ?

Le mauvais usage de l’anthropomorphisme

L’anthropomorphisme met en péril le bien-être de l’animal lorsque ce dernier est nié dans son altérité, c’est-à-dire lorsqu’on ne respecte pas son appartenance à une espèce différente de la nôtre et qu’on le traite de façon inadaptée.

• S’amuser à ses dépends

Par exemple, lorsque l’humain habille un chat ou le pare d’accessoires de mode. En réalité, il l’importune et lui inflige du déplaisir. Le chat est traité comme un bébé ou un objet, il n’est pas respecté dans sa nature de chat.

• Projeter sa vision du monde

Par exemple, lorsque l’humain impose un compagnon félin à un chat pour lui tenir compagnie. L’intention est louable, cependant la présence d’un congénère peut être une source d’anxiété pour le chat.

• Mal interpréter ses comportements

Par exemple, lorsque l’humain dit que le chat « se venge » lorsqu’il urine hors de la litière. Un chat n’a pas la notion du bien et du mal et il ne connait pas la vengeance, qui est un sentiment trop complexe pour lui.

Que faire ?

Le mauvais usage de l’anthropomorphisme est dangereux. Il peut générer des problèmes de comportements chez le chat qui peuvent eux-mêmes conduire à l’abandon ou à l’euthanasie de l’animal.

S’interroger sur le point de vue du chat avant toute interprétation et perfectionner ses connaissances sur nos petits félins permet d’éviter les méfaits de l’anthropomorphisme.

Karine Olivier

comportementaliste, spécialiste du chat

diplôme reconnu par l’Etat

© tous droits réservés